Doucement sans déranger, ils avancent à petits pas
Ils pensent à ce monde qui les met certes en émoi
Ce n’est pas en l’homme, hélas qu’ils n’ont pas foi
Ils réfléchissent à l’humanité qui traîne sa croix.
Les paroles à leurs yeux ont trop de puissance
Qui engendre souvent de lourdes sentences
Pour eux, la vie même n’est pas une évidence
Ils décortiquent les mots qui sont mouvances.
Les gestes hâtifs sont pour eux une atteinte
A cette vie, où l’amour devient complainte
Malgré que la haine soit présente et dépeinte
Secrètement ils prient, sans les mains jointes.
Les grandes réunions ne leurs conviennent plus
Les invitations s’entassent, il n’y a que refus
Il est impossible de mettre les sentiments à nu
Leurs visages restent impassibles dans la rue.
Si vous croisez un jour, des gens silencieux
Passez tranquillement en souriant à côté d’eux
Votre visage est une réelle merveille de Dieu
Ils tracent le chemin pour chacun, jeune ou vieux.
Ne les dérangez pas, ils tentent d’extraire
Chaque homme, pour le rendre libre sur terre
La souffrance est la compagne qui les enserre
Mais peut-être les voyez-vous avec un cœur de pierre.
Doucement sans déranger, sans même être nommer
Ils quitteront ce monde, qu’ils auront voulu aider
Leur esprit sera libre de toutes ces éternelles pensées
L’âme dansera pour l’éternité près de Celui qui les a crées.
